Dakar, 27 juin (SL-INFO) – La transition énergétique s’accélère, mais une nouvelle problématique se profile : la gestion des déchets issus des équipements solaires. Une étude, rendue publique le jeudi 26 juin, révèle que le pays pourrait accumuler jusqu’à 90 000 tonnes de ces déchets à l’horizon 2050.

L’étude, réalisée lors d’un atelier organisé par l’Agence nationale des énergies renouvelables (Aner) en partenariat avec la coopération belge Enabel, dresse un constat alarmant. D’ici 2040, plus de 22 000 tonnes de déchets solaires, composés à 55 % de panneaux photovoltaïques et à 45 % de batteries, devront être gérées. Entre 2040 et 2050, le volume de ces déchets explosera, avec plus de 60 % provenant des panneaux.

Diouma Kobor, Directeur général de l’Aner, met en garde contre les dangers de cette accumulation. Panneaux, batteries, onduleurs et convertisseurs deviennent des déchets spécifiques, potentiellement nocifs pour la santé et l’environnement, s’ils ne sont pas traités adéquatement. Cependant, il perçoit également une opportunité : « Ces déchets peuvent ouvrir la voie à une filière verte industrielle, génératrice d’emplois, d’innovation et de valeur ajoutée locale. »

Techniquement, les panneaux solaires sont stables, résistants à la chaleur et recyclables avec un impact environnemental modéré. Les batteries au lithium fer phosphate, en revanche, posent problème. Leur recyclage est coûteux, complexe, et ne permet pas une récupération optimale des métaux. Leur impact environnemental est négatif, malgré leur stabilité thermique.

Fatou Mbow Ly, directrice de l’énergie, représentant le ministre du Pétrole et des Énergies, a replacé le sujet dans le contexte de la politique énergétique nationale. Le gouvernement vise 40 % d’énergies renouvelables dans le mix électrique d’ici 2030, pour un accès universel à l’électricité et une réduction de l’empreinte carbone. Elle prévient : « Cette transition comporte des externalités que nous devons dès maintenant anticiper. »

La mise en place d’un dispositif national de gestion des déchets solaires (recyclage, réglementation, structuration de filières et accompagnement des acteurs) est urgente. « Ce n’est pas seulement un problème technique. C’est aussi une question de souveraineté énergétique et industrielle », souligne-t-elle. L’étude préconise un renforcement du cadre réglementaire, des investissements dans la formation technique et des partenariats public-privé pour une gestion durable des équipements solaires en fin de vie.

Selon Sud Quotidien, il est essentiel de « penser dès aujourd’hui à ce que deviendra le soleil de demain. »

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