Dakar, 27 juin (SL-INFO) – La Coordination des Associations de Presse (CAP) a intensifié ce jeudi sa mobilisation pour obtenir la libération immédiate du journaliste-chroniqueur Bachir Fofana, en garde à vue depuis le 25 juin pour « diffusion de fausses nouvelles ». Une délégation de la CAP, regroupant les principales organisations médiatiques du pays, s’est rendue à l’Hémicycle pour rencontrer le cabinet du président de l’Assemblée nationale, El Hadji Malick Ndiaye.
« La CAP salue la diligence avec laquelle cette audience a été accordée par le Président, bien qu’il ait été appelé à la présidence de la République à la dernière minute », peut-on lire dans le communiqué parvenu à PressAfrik.
Lors de cette entrevue, les représentants de la presse ont formulé deux demandes précises : « le retrait de la plainte contre Bachir Fofana et sa relaxe immédiate » ainsi que « l’implication active du Président de l’Assemblée dans la pacification des relations entre la presse et le pouvoir ». Les premières démarches pour une réponse rapide des autorités auraient déjà été initiées selon la CAP.
L’organisation professionnelle exprime sa « vive inquiétude » après l’interpellation du chroniqueur, un acte qui « soulève de sérieuses interrogations quant au respect des libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression et de la presse, piliers essentiels de toute démocratie ».
Elle dénonce fermement ce qu’elle considère comme une dérive inquiétante : « Des convocations et emprisonnements qui incitent à l’autocensure » et qualifie la mesure de « disproportionnée » pour un simple délit présumé de fausses nouvelles. L’organisation regrette particulièrement que les mécanismes d’autorégulation existants, comme le Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie (CORED), n’aient pas été sollicités en premier recours.
Face à cette situation, la CAP propose des solutions alternatives plus adaptées selon elle au contexte médiatique. L’organisation estime qu' »un rectificatif ou une mise en demeure aurait été une approche plus appropriée », en parfaite conformité avec les principes de déontologie journalistique. La CAP rappelle que « les dirigeants des organisations faitières membres ont toujours privilégié la voie de la médiation et du dialogue ». Elle précise que des mesures concrètes ont été prises avec les parties concernées pour éviter l’incarcération du journaliste et prévenir de tels incidents à l’avenir.
Dans sa déclaration, la Coordination des Associations de Presse réaffirme sa détermination à suivre de près l’évolution de cette affaire particulièrement sensible. Elle lance un appel pressant pour « la libération immédiate de Bachir Fofana » et exige « le respect scrupuleux des droits des journalistes ». Tout en défendant ardemment la liberté de la presse, l’organisation n’oublie pas de rappeler aux professionnels des médias « l’obligation de respecter les rigueurs professionnelles du métier » afin d’éviter de « s’exposer inutilement » à des poursuites judiciaires.