Dakar, 26 juillet (SL-INFO) – Perché dans la province montagneuse du Yunnan, au sud-ouest de la Chine, le lac Erhai se déploie tel un joyau naturel aux contours délicats, rappelant la forme d’une oreille, d’où son nom, « Erhai », signifiant littéralement « oreille » en chinois. Cette immense étendue d’eau douce, nichée au creux des montagnes, offre un spectacle apaisant et fascinant.
Situé dans la ville de Dali, qui compte environ 750 000 habitants, le lac Erhai est bien plus qu’un simple plan d’eau : il est un véritable « lac mer », surnommé ainsi par les habitants qui, ne connaissant pas la mer, ont donné à ce vaste lac (252 km² et plus de 3 milliards de mètres cubes d’eau) un nom évoquant l’infini.
Xu Qi, responsable du groupe tourisme à Dali, explique que cette beauté naturelle est née il y a trois millions d’années. « Grâce aux mouvements volcaniques et à un tremblement de terre, cet ancien plateau s’est transformé en le magnifique lac que nous connaissons aujourd’hui », précise-t-il.
Le climat doux, avec une température moyenne annuelle de 17 degrés, caresse ce territoire toute l’année, accentuant son charme. Le lac, entouré de montagnes majestueuses et bordé d’habitations traditionnelles au style inspiré par l’ethnie Paï, incarne l’équilibre entre nature et culture.
Mais ce lieu enchanteur est aussi un exemple brillant de protection écologique et de gestion durable. Depuis 1996, la croissance démographique autour du lac a suscité des inquiétudes. Face à ce défi, le gouvernement local a lancé une politique ambitieuse, incarnée dans le « corridor écologique », une bande de 129 km construite autour du lac, qui agit comme un rempart naturel, séparant la vie urbaine du lac.
Cette initiative repose sur plusieurs piliers : la collecte et le traitement rigoureux des déchets, la mise en place d’un système unifié de traitement des eaux usées, l’introduction d’eau pure dans le lac, mais également la promotion de l’agriculture, comme la culture de riz sans engrais chimiques, favorisant des pratiques respectueuses de l’environnement.
Aujourd’hui, la qualité de l’eau s’est nettement améliorée. Les fleurs blanches délicates, qui poussent uniquement dans une eau pure, témoignent de cette réussite. Elles sont devenues le véritable indice biologique de la santé du lac. L’eau, cristalline, offre une transparence de 2 à 3 mètres, invitant à la contemplation.
Pour les visiteurs, trois quais permettent d’embarquer pour une promenade en bateau. En saison, notamment entre août et septembre, la pêche devient une activité prisée, rythmée par la biodiversité piscicole locale. Par ailleurs, la ville de Dali dispose d’une usine de traitement et de purification d’eau, garantissant l’alimentation en eau potable des habitants.
L’histoire du lac se lit aussi dans l’architecture locale. Les maisons blanches, traditionnelles de l’ethnie Paï, sont conçues pour résister aux séismes. Leur orientation vers l’est, pour profiter d’un éclairage naturel optimal, contraste avec l’habitude chinoise de construire.
« Baie des mariés »
La « baie des mariés », un des endroits les plus prisés, s’impose comme un incontournable pour célébrer l’amour, offrant un décor idyllique, parfait pour immortaliser ces moments uniques.
Le corridor écologique ne serait pas ce qu’il est sans l’implication de centaines de personnes, des agents permanents aux entrepreneurs privés, tous mobilisés pour préserver ce trésor naturel.
Enfin, chaque année, ce site exceptionnel attire des millions de visiteurs (21,7 millions en 2024), avec une majorité de jeunes. Le lac Erhai de Dali est donc bien plus qu’un lac : c’est une source de vie, une merveille naturelle protégée, un lien entre passé et avenir, nature et civilisation. Un exemple éclatant de ce que peut être la gestion écologique moderne au service d’un héritage précieux.










