Dakar, 29 juillet (SL-INFO) – En pariant sur le stockage massif de l’énergie solaire, le Sénégal franchit un cap dans la consolidation de sa souveraineté énergétique. Le 28 juillet 2025 à Pékin, la Senelec a signé deux contrats majeurs avec l’entreprise publique chinoise CNTIC. L’accord prévoit la construction de deux centrales solaires totalisant 100 mégawatts-crête (MWc), associées à des systèmes de batteries d’une capacité de 90 mégawattheures (MWh).
Ce type d’installation marque une rupture. Jusqu’ici, le principal défi du solaire tenait à son intermittence : produire beaucoup en journée, mais peu ou rien la nuit. En intégrant du stockage à grande échelle, le Sénégal gagne en flexibilité. Il peut désormais capter l’énergie lorsque le soleil est à son zénith et la redistribuer aux heures de pointe ou en période de faible production.
Cette capacité à lisser les variations et à mieux répondre à la demande marque une évolution stratégique. Il ne s’agit plus seulement de produire plus, mais de produire mieux, de façon intelligente, pilotée, et résiliente.
Le choix de partenaires chinois confirme aussi un tropisme technologique croissant vers l’Asie dans le secteur énergétique. Mais il pose la question de la maîtrise locale de ces technologies de stockage avancé. Pour transformer l’essai, il faudra garantir le transfert de compétences, la formation des techniciens, et l’ancrage dans les filières industrielles nationales.
Le stockage devient ainsi un levier décisif pour aller au-delà de l’indépendance de façade. C’est un pas vers une souveraineté énergétique pensée sur le temps long, en phase avec les besoins concrets du pays et les réalités climatiques du Sahel.

By

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *