Saint-Louis, 04 août (SL-INFO) –  La livraison de lundi de la presse quotidienne se fait l’écho des suites de l’altercation verbale entre le préfet et le maire de Kaolack (centre), un sujet côtoyant dans les journaux les nombreux commentaires et analyses se rapportant au Plan de redressement économique et social présenté vendredi par le gouvernement.

“Comme à la borne fontaine”, commente par exemple le quotidien Source A, en référence à l’altercation verbale entre le représentant de l’Etat et l’édile de la capitale du Saloum, qui se sont donnés en spectacle, selon le journal, à l’occasion de la Journée nationale de l’arbre.

Selon des propos retranscris par le journal et rapportés par les réseaux sociaux, le préfet Latyr Ndiaye a demandé aux forces de l’ordre de “dégager” l’édile lors d’une manifestation organisée pour le compte de la Journée nationale de l’arbre, commémorée dimanche.

Mais Serigne Mboup ne s’est pas laissé faire et a répliqué : : “On ne me dégage pas. Vous ne pouvez pas me faire dégager. Vous pouvez faire dégager tout le monde mais pas moi. Je suis une autorité comme vous, vous devez connaître vos limites”.

L’As, évoquant une “dérive administrative” et une “bévue” du préfet, note que l’incident a suscité un “concert de réprobations sur les réseaux sociaux”. Plus tard, signale le même journal, le préfet a regretté ses propos et essayé de contextualiser l’escalade verbale.

Le khalife des Niassènes a “circonscrit le feu”

L’édile et le préfet “ont finalement fumé le calumet de la paix devant” le khalife de Médina Baye, Cheikh Mahi Niass, lequel a joué sur ce coup “son rôle de médiateur social”, ajoute le quotidien L’As.

Le préfet de Kaolack s’est retrouvé “au cœur d’une polémique qu’il a tenté de désenfler en reflétant ses regrets et en refaisant la genèse de cette affaire que la vidéo virale de l’altercation ne contextualise pas”, écrit le journal Le Quotidien.

“Finalement, poursuit le même journal, les deux hommes se sont retrouvés dans la soirée chez le khalife des Niassènes, qui a sans doute circonscrit le feu après cette rencontre”.

Vox Populi revient sur “les dessous de l’esclandre”, en soutenant le différend entre les deux hommes porterait sur la participation d’une association privée aux commémorations de la Journée nationale de l’arbre.

L’édile aurait demandé au préfet de ne pas valider cette initiative privée portée par une “structure douteuse”, qui collecterait de l’argent à l’étranger au nom de Kaolack “sans aucun cadre légal ni transparence”.

Selon un communiqué de l’Amicale des administrateurs civils du Sénégal (AACS), l’édile s’est opposé au dernier moment à la tenue de cette activité, alors que le programme de la journée avait été arrêté “en parfaite coordination avec toutes les parties prenantes dont le maire”.

Le risque de penser pouvoir se tirer d’affaire sans Breton Woods

Plusieurs quotidiens continuent par ailleurs de s’intéresser au Plan de redressement économique et social présenté vendredi dernier par le Premier ministre, Ousmane Sonko, dans l’optique de relancer l’économie sénégalaise.

Sud quotidien interroge à ce sujet l’économiste Souleymane Astou Diagne, enseignant-chercheur à l’université Alioune Diop de Bambey, qui voit dans ce plan “des failles susceptibles de fragiliser encore davantage un tissu économique déjà éprouvé”.

Enquête estime pour sa part que les critiques émises par le Premier ministre contre le FMI à l’occasion de la présentation de ce plan “risquent d’envenimer la situation” avec l’institution de Breton Woods, alors que l’on “semblait se diriger vers la décrispation” avec cette dernière.

Le journal rappelle que même si les décaissements du FMI “sont modiques, l’Etat a besoin de la caution [de cette institution] pour accéder au marché financier”.

“Le Sénégal veut compter sur ses ressources internes pour redresser ses fiances, en se passant de ses anciens partenaires financiers, notamment le FMI et la Banque mondiale”, observe par ailleurs L’Observateur. “Seulement des économistes préviennent le duo Diomaye-Sonko sur le risque de penser pouvoir se tirer d’affaire avec le nouveau plan de redressement économique et social, sans le soutien des institutions de Breton Woods”, souligne le même quotidien.

Les quotidiens reviennent en outre sur l’élection de Abdoulaye Fall à la tête de la Fédération sénégalaise de football (FSF), en remplacement de Augustin Senghor.

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