Dakar, 04 août (SL-INFO) – La Semaine nationale de l’allaitement maternel, célébrée du 1?? au 7 août, met l’accent sur l’importance de nourrir exclusivement les nouveau-nés au lait maternel jusqu’à six mois. Mais, dans la pratique, certaines mères rencontrent des difficultés biologiques qui compromettent cet objectif, notamment l’absence de montée de lait après l’accouchement.
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Quand la lactation tarde à venir
Chez certaines primo-accouchantes, le lait met du temps à monter, ce qui les pousse parfois à se tourner rapidement vers l’alimentation artificielle. Une habitude difficile à abandonner par la suite, même lorsque la lactation finit par se déclencher.
Pour Fatma Gueye, nutritionniste, la prise en charge est simple : « Nous traitons d’abord l’hypoglycémie du nourrisson, tout en poursuivant la stimulation de la lactation. Même si l’enfant ne tète pas ou dort, nous encourageons la mère à effectuer des extractions manuelles ou à utiliser une seringue pour maintenir la stimulation mammaire ». Elle met en garde contre l’usage non encadré des laits artificiels : « Leur usage n’est pas médicalement contre-indiqué, mais leur promotion publicitaire est interdite. Un professionnel de santé peut en prescrire si nécessaire, sans pour autant en faire la publicité ou encourager leur utilisation systématique. »
Des risques sanitaires liés aux laits artificiels
Dans les communautés, les règles d’hygiène et d’utilisation de ces substituts ne sont pas toujours respectées, ce qui peut entraîner des cas de malnutrition chez le nourrisson.
Au Sénégal, les décisions concernant l’alimentation de l’enfant ne reviennent pas toujours à la mère. Pour renforcer l’adhésion à l’allaitement exclusif, Mme Gueye souligne l’importance du « cercle des maris » et du « cercle des belles-mères ». Ces cadres de dialogue visent à sensibiliser sur la mise au sein précoce, encourager le respect de l’allaitement exclusif jusqu’à six mois, informer sur l’introduction correcte des aliments de complément.
Décisions basées sur l’expertise scientifique
Pour sa part, le Dr Mamadou Dieng, directeur régional de la santé de Diourbel, insiste sur la méthode de prise de décision. « Aucune décision n’est prise sans concertation. Chaque sujet est discuté avec des spécialistes et tranché sur la base d’arguments solides et scientifiques. Les décisions peuvent être intégrées directement, débattues en staff ou portées à un niveau politique. Dans tous les cas, ce sont les spécialistes qui tranchent ».