Dakar, 04 août (SL-INFO) – Depuis l’annonce du Plan national de redressement par le Premier ministre Ousmane Sonko en juillet 2025, les eurobonds sénégalais ont enregistré une reprise modérée sur les marchés financiers. Quelques titres à échéance 2033 et 2048 ont vu leurs rendements se détendre de quelques points de base, traduisant un léger regain de confiance des investisseurs internationaux. Toutefois, cette dynamique reste partielle. Certains eurobonds continuent de s’échanger à des niveaux historiquement bas, 84,54 cents pour le 2033 et 67,17 cents pour le 2048, ce qui témoigne d’une prudence persistante.
Le FMI a salué l’orientation des réformes, tout en conditionnant son appui à une clarification rigoureuse du niveau réel d’endettement. Les engagements hors bilan et les dettes contractées par des entités parapubliques restent sous-évalués selon plusieurs analystes. Des sources telles que Barclays évoquent un niveau effectif pouvant atteindre 119 % du PIB une fois les passifs dissimulés intégrés.
Cette reprise partielle est donc davantage un signal d’attente qu’un verdict définitif. Les investisseurs, tout comme les partenaires techniques et financiers, observent désormais la mise en œuvre concrète du plan, ses mécanismes d’assainissement budgétaire et les garanties de gouvernance qu’il proposera.
Le principal défi demeure celui de la transparence. Des zones d’ombre subsistent, notamment sur des emprunts adossés à des projets d’infrastructure ou sur l’endettement vis-à-vis de la Chine. Le FMI a insisté sur la nécessité d’un audit indépendant de l’ensemble de l’encours pour envisager toute restructuration ou nouveau soutien.
Malgré ces incertitudes, cette frémissante ouverture des marchés pourrait constituer une fenêtre d’opportunité. À condition d’en faire un levier de restauration de la crédibilité de la signature souveraine, le Sénégal pourrait ainsi éviter un recours excessif à des financements coûteux et négociés dans l’urgence. Mais à ce stade, rien n’est acquis. La combinaison entre rigueur, transparence et relance économique reste un équilibre délicat à atteindre.