Saint-Louis, 11 sept (SL-INFO) – Une centaine de médias et organisations de presse internationaux, dont l’AFP, ont demandé jeudi à l’administration Trump de renoncer à raccourcir la durée des visas pour les journalistes étrangers aux Etats-Unis, estimant que cela « amoindrirait la quantité et la qualité de la couverture » de l’actualité américaine.
« Cela nuirait à la position mondiale de l’Amérique, au lieu de la renforcer », écrivent les signataires d’une lettre ouverte, dont la BBC (Grande-Bretagne), la ZDF (Allemagne), les agences Associated Press et Reuters ou les associations de défense de la presse RSF (Reporters sans frontières) et FIJ (Fédération internationale des journalistes).
Fin août, le gouvernement de Donald Trump a proposé de réduire la durée de séjour aux Etats-Unis des étudiants et journalistes étrangers, dans un contexte de renforcement des restrictions à l’immigration légale dans le pays.
Les journalistes étrangers seraient limités à des séjours de 240 jours, tout en pouvant solliciter des renouvellements pour des périodes identiques. Seuls les journalistes chinois seraient limités à 90 jours.
Jusqu’à présent, les États-Unis octroyaient aux journalistes des visas d’une durée allant jusqu’à cinq ans.
Cette réduction de la durée des visas « perturberait ce système qui a fait ses preuves, créerait de l’instabilité pour les correspondants et leur famille, et amoindrirait la quantité et la qualité de la couverture en provenance des États-Unis », font valoir les signataires de la lettre ouverte.
« En passant des années, et non des mois, sur le terrain, les journalistes acquièrent la connaissance approfondie, les contacts et l’immersion nécessaires pour expliquer l’Amérique aux publics du monde entier », développent-ils.
La réduction de durée envisagée « risque de rendre le monde moins informé sur l’actualité et les affaires courantes américaines. Les nations rivales et les puissants adversaires (du pays) s’empresseront de remplir ce vide avec des récits sur les États-Unis qui serviront leurs propres intérêts avant la vérité », prédisent les signataires.
Parmi eux, figurent des médias audiovisuels publics (France Télévisions, Radio France, l’Australien ABC…), des journaux nationaux (le Canadien The Globe and Mail, l’Irlandais The Irish Times…) ou encore l’Association des journaux coréens.
AFP