Dakar, 11 sept (SL-INFO) – Le projet d’installation de la Fédération sénégalaise de lutte (FSL) ne fait pas l’unanimité. Lors d’une conférence de presse organisée, hier, par les lutteurs en activité, Gris Bordeaux et Modou Lo ont exprimé leur vive inquiétude quant au déroulement du processus, qu’ils jugent précipité, opaque et peu inclusif.
Président des lutteurs en activité, le Tigre de Fass est monté une nouvelle fois au créneau pour dénoncer des «manquements graves» dans la démarche entreprise par les autorités sportives. Il a affirmé que les lutteurs ne sont pas opposés à la création d’une fédération, mais réclament un processus clair, participatif et respectueux des principaux acteurs: «Nous n’avons jamais été contre une fédération, mais il y a beaucoup de manquements dans le processus.»
À ses côtés, Modou Lo, actuel Roi des arènes, a renchéri, dénonçant le manque de concertation et le forcing exercé par certaines autorités. «On ne peut pas parler et décider pour la lutte sans les lutteurs et les promoteurs», a-t-il martelé.
Selon le chef de file de Rock Energie, les lutteurs-qui sont pourtant les piliers de cette discipline- sont largement tenus à l’écart des discussions. Il regrette que la majorité d’entre eux ne soient même pas informés du fonctionnement d’une fédération. «90 % des lutteurs ne savent même pas ce qu’est une fédération. Il fallait d’abord en discuter avec eux pour recueillir leur vision et leur feuille de route», recommande-t-il.
L’incompréhension est d’autant plus grande que des acteurs extérieurs, notamment les associations sportives et culturelles (ASC), seraient impliqués dans le processus électoral de la FSL. Une décision que Modou Lo juge inacceptable. «Nous n’allons pas accepter que des associations de football viennent décider à notre place. C’est un manque de respect. »
Malgré ces critiques, les lutteurs se veulent constructifs. «Si l’instauration d’une fédération de lutte permet d’améliorer la discipline, nous serons tous d’accord. Mais pas à n’importe quel prix, pas dans la précipitation», a insisté Modou Lo.