Dakar, 12 sept (SL-INFO) –  Dakar a accueilli les 9 et 10 septembre un colloque sous-régional de haut niveau réunissant des représentants de la société civile et des observateurs électoraux de plusieurs pays africains. Placée sous la présidence effective de Mme Aminata Touré, ancien Premier ministre et Haut représentant du président Bassirou Diomaye Faye, cette rencontre avait pour objectif de nourrir le dialogue politique sur l’avenir des processus démocratiques en Afrique de l’Ouest. PressAfrik vous livre in extenso leur déclaration collective.

DECLARATION DE DAKAR
Nous,
Représentants d’Organisations des sociétés civiles de l’Afrique de l’ouest et du Réseau des observateurs électoraux francophones (Mali, Maroc, Bénin, Burkina, Cameroun, Madagascar, Rwanda), réunis à Dakar les 09 et 10 septembre 2025, dans le cadre du colloque sous régional sur le thème : « Dialogue politique sur les processus démocratiques en Afrique de l’Ouest : Quelle contribution des sociétés civiles » sous la présidence effective de Madame Aminata TOURE, Ancien Premier Ministre et Haut représentant de son excellence Monsieur Bassirou Diomaye FAYE, Président de la République du Sénégal.

Considérant 
.
 L’engagement politique constant des sociétés civiles et leur rôle de vigile démocratique et de médiation sociale ;
.L’urgence de coconstruire un ordre constitutionnel durable ; 
. La nécessité de consolider la paix et de préserver la stabilité politique ; 
. La contribution à la crédibilité des élections et à la protection des libertés ; 
. L’importance du dialogue politique permanent et du renforcement de l’indépendance de la société civile ; 
.Le capital d’expériences du COSCE en matière d’observation électorale, de sensibilisation citoyenne, de médiation politique et de prévention des conflits électoraux ; 

Constatant
. L’instabilité politique liée à la recrudescence des coups d’État militaires dans plusieurs pays de la sous-région ;
§ La montée des extrémismes, la fragilisation de l’État de droit ainsi que le développement e foyers de tensions intercommunautaires ;
. Le désenchantement croissant de la jeunesse face au manque d’opportunités d’insertion socio-économique ; 
. La dégradation continue des contextes sécuritaires et institutionnels ; 
. Les limites de la CEDEAO et de l’Union africaine dans l’accompagnement efficace des 
processus de transition démocratique ; 

Invitions les décideurs politiques et les partenaires au développement à :
.Privilégier le dialogue politique multi-acteurs comme levier de crédibilisation des processus  électoraux et d’apaisement du climat politique ; 
. Renforcer la coopération avec les sociétés civiles afin de faciliter leur rôle de médiation dans les processus électoraux ; 
Réfléchir sur des réformes institutionnelles qui facilitent l’inclusion des processus 
électoraux et favorisent la restauration de l’État de droit ; 

Appelons les sociétés civiles à œuvrer dans le sens d’améliorer leur contribution à la co￾construction de processus électoraux inclusifs, libres et transparents.
Nous nous engageons à poursuivre nos efforts pour une contribution efficace à l’amélioration des processus démocratiques et à œuvrer à la restauration d’un Etat de droit et au retour à l’ordre constitutionnel durable dans les différents pays de la région Ouest-africaine.
Pour y arriver nous formulons les recommandations suivantes :

A l’endroit des États 
• Faciliter la création de mécanismes d’observation permanente des processus 
démocratiques au-delà des élections ;
• Organiser des débats permanents sur la démocratie impliquant toutes les parties
prenantes ; 
• Développer des programmes pédagogiques d’éducation civique adaptés aux différents publics ; 
• Renforcer et consolider le rôle du juge constitutionnel pour garantir l’État de Droit et 
réduire les effets pervers du phénomène majoritaire dans nos démocraties ; 
• Institutionnaliser les dialogues économiques et sociaux pour réduire la pauvreté et 
dépendance économique qui constitue un frein aux processus démocratiques ; 
• Intégrer dans la démocratie une dimension économique pour une prise en charge des droits économiques et sociaux (jeunesse, emploi, travail, logement éducation) ;
• Plaider pour la mise en place d’un observatoire permanent de la démocratie ;
• Capitaliser les expériences passées de transitions réussies pour en tirer des leçons ;
• Renforcer le rôle de la société civile dans le contrôle citoyen des politiques publiques ;
• Inventer de nouveaux types de contrôles adaptés à la numérisation des processus 
électoraux ; 
• Inviter les États en transition à discuter des valeurs partagées pour un retour à l’ordre 
constitutionnel 
• Ouvrir la saisine du juge constitutionnel à la société civile ; 

Aux partis politiques 
• Proposer dans leur offre politique une organisation communautaire plus intégrée ; 
• Veiller au respect de la séparation des pouvoirs ; 
• Éradiquer les discours haineux et violents ; 
• Intensifier la formation civique des militants et des communautés. 

Organisations des sociétés civiles
• Renforcer la contribution des sociétés civiles à la transformation des communautés par la sensibilisation, l’éducation civique et l’instauration du dialogue ; 
• Capitaliser les bonnes pratiques en matière électorale et gouvernance démocratique. 

                                                                Fait à Dakar, le 10 septembre 2025
                                                              LE CONSORTIUM COSCE-ONG 3D- GRADEC 

MEMBRES SIGNATAIRES
1. COSCE 
2. ONG-3D 
3. GRADEC
4. AFRIKAJOM CENTER 
5. ONDH 
6. 7.PACTE 
7. LIGUE SÉNÉGALAISE DES DROITS HUMAINS 
8. RESEAU SIGGUIL JIGUEEN 
9. AFEX 
10.HANDICAP FORM EDUC
11.OSIDEA
12. FORUM DU JUSTICIABLE 
13. AJED 
14. CONASUB 
15.DIALOGUE CITOYEN 
16. PRESENCE CHRÉTIENNE
17.CERAG

Réseau des observateurs électoraux francophones (ROEF) SIGNATAIRES
18. M. Mouseddad ABDALLAH, (ROEF) – Maroc 
19. M. NAMERARISON Robert, (ROEF) – Madagascar 
20. M. Diakaria TRAORE, (ROEF) – Mali 
21. Mme. Claudine USABUWERA (ROEF) – Rwanda 
22. M. AFA’A SPECIAL Valère Victory, (ROEF) – Cameroun 
23. Mme. Césaria Paola EKESSI NDOUMBE, (ROEF) – Cameroun
24. M. Gabriel RUTIKANGA, (ROEF) – Rwanda

Experts Électoraux Signataires 
25. M. Issaga KAMPO, enseignant chercheur : Politologue et expert électoral
26. M. Mathias Hounkpe , Expert des processus électoraux et en bonne gouvernance
27. M. Bauzela Rufin Rodrigue GODJO, Expert en gouvernance politique et opération 
électorale
28. M. Ndiaga SYLLA : Juriste Expert électoral
29. Me Abibatou SAMB Avocate-experte en droit arbitrage international
30. M. Moussa MBAYE (Expert électoral) Ancien Directeur exécutif de Enda Tiers monde
31. :M. Alassane SECK : Expert en Gouvernance et élection

Universitaires signataires 
32. Pr Babacar GUEYE : Agrégé de Droit constitutionnel – Université Cheikh Anta DIOP 
de Dakar (UCAD -Sénégal)
33. DR Yaya NIANG : enseignant Chercheur UGB
34. DR Ndeye Ami NDIAYE : enseignante chercheure Expert sécurité genre migration et 
leadership 
35. Professeur OGO SECK : titulaire des universités, Agrégé en Histoire du Droit et des 
institutions 
36. Pr Maurice Soudieck DIONE : Agrégé de sciences politiques Université Gaston 
Berger de Saint louis (Sénégal)

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