Dakar, 25 juillet (SL-INFO) – Le Syndicat national des entreprises du bâtiment et des travaux publics (SNEBTP) a exprimé ses préoccupations concernant les difficultés d’accès à la commande publique lors d’un atelier organisé par l’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) le jeudi 24 juillet. Le président du syndicat, Abdel Kader Ndiaye, a pointé du doigt plusieurs facteurs bloquants.
Des barrières à l’entrée pour les entreprises locales
Selon Abdel Kader Ndiaye, 70% des marchés, en valeur, échappent aux entreprises sénégalaises. Il dénonce des « barrières injustes » fixées par les donneurs d’ordre pour éliminer les entreprises locales. L’absence de système de qualification et de classification des entreprises, permettant à n’importe qui de soumissionner, est également pointée du doigt. Le syndicat professionnel des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics du Sénégal (SPEBTPS) avait déjà interpellé l’État sur ces problématiques.
Difficultés dans l’exécution des contrats et la planification
Le président du SNEBTP déplore aussi le non-respect des délais de paiement et des obligations de l’autorité contractante après la passation des marchés. Il pointe également des faiblesses dans la planification des cahiers de charge, notamment dans la définition des besoins et la fixation des délais.
Absence de représentation et méconnaissance des textes
L’absence de représentant du secteur privé dans les commissions de marchés, à titre consultatif, est considérée comme une contrainte majeure. De même, la méconnaissance des textes techniques, comme le Code de la construction et de l’urbanisme, complexifie l’accès à la commande publique.
Des solutions pour une meilleure intégration du secteur privé
Pour remédier à ces difficultés, Kader Ndiaye préconise une inversion de la tendance pour favoriser le secteur privé national face à la concurrence étrangère. Il propose également la mise en place d’un dispositif de qualification et de classification des entreprises. Le directeur général de l’ARCOP, Moustapha Djitté, a quant à lui appelé à une « véritable endogénéisation de la commande publique » pour créer un secteur privé local fort et compétitif. Le ministre des Infrastructures, Yankhoba Diémé, présent à l’atelier, a reconnu les difficultés du secteur et assuré du soutien de son département pour le structurer et le professionnaliser. « Sud Quotidien » rapporte ces informations.