Dakar, 31 juillet (SL-INFO) – Ce jeudi 31 juillet, depuis un véhicule en direction du sud d’Israël, le colonel Olivier Rafowicz s’est adressé à la presse sénégalaise lors d’un échange organisé par l’ambassade d’Israël. Porte-parole de Tsahal, il a livré une longue déclaration sur ce qu’il qualifie de «guerre existentielle» à laquelle son pays fait face depuis l’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023.
«Nous faisons face en Israël à la guerre la plus importante, la plus grave dans l’histoire d’Israël depuis 1948. Nous considérons cette guerre comme une guerre existentielle, dans le sens où nos ennemis ont préparé un plan général d’attaque pour véritablement détruire, éliminer l’État d’Israël», a-t-il déclaré dès l’ouverture de son propos. Selon lui, le conflit se joue sur plusieurs fronts dont celui de l’influence. «C’est également une guerre informationnelle. Une guerre de l’information, de l’influence. Et dans cette guerre-là, les médias jouent un rôle extrêmement important pour la représentation des événements, évidemment de tous les côtés ».
Au cœur de son exposé, le colonel est revenu sur les événements du 7 octobre. «Ce jour-là, à peu près 7 à 8 000 terroristes du Hamas, après un programme extrêmement sophistiqué et tenu secret pendant des mois, ont envahi l’État d’Israël dans plus de 100 points différents le long de la frontière». Il a reconnu «un échec colossal» des services de sécurité israéliens. Il évoque une «perception erronée de l’intention de l’ennemi». L’offensive aurait causé près de 1 300 morts et entraîné l’enlèvement de 251 personnes. À ce jour, 50 otages seraient toujours détenus, dont 20 en vie, selon ses informations.
Interrogé sur le nombre de victimes civiles à Gaza, il a avancé : «Nous considérons qu’à peu près 25 000 membres du Hamas ont été éliminés. Et nous savons qu’il y a malheureusement des civils qui sont morts. Peut-être 25 000. Les chiffres sont très compliqués à établir». Il a affirmé que le Hamas «utilise sa population civile comme bouclier humain», citant des installations militaires « dans des hôpitaux, des écoles et des mosquées».
Le porte-parole a également tenu à marquer une séparation nette entre les populations et les groupes armés. «Nous n’avons jamais été en guerre avec le peuple palestinien, jamais. Nous ne serons jamais en guerre avec le peuple iranien, ni avec aucun peuple. Nous sommes en guerre avec des groupes terroristes, ou des armées terroristes, qui utilisent leur population comme bouclier pour attaquer Israël», fait-il savoir.
Face à la polémique sur les sources de décomptes civils à Gaza, il a mis en cause leur fiabilité : «Les chiffres que vous recevez dans la presse proviennent de la défense civile à Gaza, laquelle est reliée au Hamas. Son porte-parole Mahmoud Bassal fait partie de la branche armée». Il a dénoncé une mécanique de propagande : « Ces chiffres sont propagés par des agences de presse sérieuses, qui se basent sur des chiffres bidon».
Dans un registre plus stratégique, le colonel Rafowicz est revenu sur l’opération contre l’Iran du 12 juin 2025. Il a affirmé qu’«Israël a détruit en grande partie les infrastructures nucléaires iraniennes avec les Américains, et a éliminé la majeure partie des cadres du programme nucléaire. Tous les physiciens, sauf un, ont été éliminés dans leur lit. Le Mont-Ronde ne sait toujours pas comment cela s’est produit».
Enfin, il a évoqué les deux objectifs majeurs de l’armée israélienne depuis le début du conflit : « Le démantèlement et l’élimination des capacités militaires du Hamas, et faire en sorte que le Hamas ne soit plus jamais une menace pour Israël». Il a décrit une organisation « ayant érigé un système de tunnels de près de 1000 kilomètres », et imposant « une dictature de mort » dans la bande de Gaza.
Au cours de cet échange avec la presse, il a soutenu qu’Israël remplissait également une mission indirecte pour d’autres pays de la région. «Personne ne veut du Hamas. Ni l’Autorité palestinienne, ni la Jordanie, ni l’Égypte, qui voient dans l’expansion des Frères musulmans un danger pour leur sécurité. Israël fait aussi, dans ce contexte, ce qu’on appelle le sale boulot», explique-t-il.
Sans s’étendre sur les perspectives de paix, le colonel a insisté sur la dimension multiculturelle d’Israël. Il a rappelé la présence de «2 millions d’Arabes israéliens, musulmans et chrétiens, ainsi que des minorités comme les Druzes et les Circassiens». Il a évoqué « la communauté juive éthiopienne » arrivée « par pont aérien au XXe siècle » et pleinement intégrée à la société israélienne.
