Dakar, 28 Oct (SL-INFO) – La présomption d’innocence, un principe de droit fondamental : «tout homme est présumé innocent jusqu’à ce qu’il soit déclaré coupable par un tribunal». De plus, il est stipulé qu’un individu accusé n’apporte pas nécessairement les éléments de sa culpabilité. La charge de la preuve incombe au demandeur. « Ici, dans la Charte des droits humains, la charge de la preuve incombe au procureur de la République qui l’avocat de la société, qui doit clairement rechercher les éléments, qui doit clairement constituer une certitude pour pouvoir condamner une personne accusée, qu’il s’agisse d’une personne inculpée d’un délit ou d’une personne inculpée d’un crime », a déclaré le journaliste Daouda Mine, au cours d’une formation des journalistes chroniqueurs judiciaires sur le thème de la responsabilité des médias dans la diffusion de l’information judiciaire. Laquelle est organisée par le Forum du Justiciable (FJ) en partenariat avec le COSCE et l’ONG 3D dans le cadre du projet Saxal Jamm
En effet, le président du FJ, Babacar Ba a indiqué que «la majorité des Sénégalais constate, de plus en plus, pour le regretter des dérives dans l’espace public dont la caisse de résonance se trouve être les médias ». « En plusieurs dérives ou écarts de l’engage rythment depuis quelques mois voire quelques années des affaires judicaires avec des conséquences potentielles sur la paix sociale, la cohésion nationale et notre volonté commune de vouloir vivre ensemble », fait-il savoir. Et, la plupart des dérives découle du non-respect de la présomption des personnes poursuivies par la justice. « Une personne présentée comme coupable avant jugement est souvent stigmatisée, rejetée socialement ou professionnellement. Même en cas d’acquittement, les soupçons médiatisés peuvent laisser une trace indélébile au niveau de l’opinion publique », a-t-il déploré.
« L’image d’une personne menottée sans son consentement est interdite »
Daouda Mine revient pour dire également que c’est à la personne qui a porté plainte d’apporter les éléments de la culpabilité. Daouda Mine note que l’autre élément est le bénéfice du doute qui profite à l’accusé. Poursuivant, l’expert soutient aussi qu’il est interdit «à nous, journalistes, de présenter une personne comme coupable avant un jugement ».
Il enseigne : « Car le meurtrier est celui qui est condamné pour un meurtre. Le criminel, celui qui est condamné pour un crime et le délinquant est celui qui est condamné pour un délit. On ne peut pas les appeler délinquants, criminels ou meurtriers avant l’exécution d’une condamnation ».
Toujours, est-il que quelqu’un qui est présumé innocent, « nous ne devons pas l’exposer » au vu et au su de tout le monde. « Nous avons cette obligation de protéger son image, parce que jusqu’à ce qu’il ne soit déclaré coupable par exécution, il est présumé innocent », dit-il. « L’image d’une personne menottée sans son consentement est interdite. Si on le fait et que le lendemain, la personne est jugée et innocentée, elle peut se retrouver contre nous et déposer une plainte », a rappelé Daouda Mine.
