Dakar, 03 déc (SL-INFO) – Le projet de budget global du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage (MASAE) pour 2026 est arrêté à 427,006 milliards de FCFA en « Autorisations d’Engagement (AE) » et 247,586 milliards de FCFA en « Crédits de Paiement » (CP).
Le débat en commission, présidé par M. Chérif Ahmed DICKO, a eu lieu le 18 novembre 2025 en présence des ministres Mabouba DIAGNE (MASAE) et Cheikh DIBA (Finances et Budget).
Le ministre de l’Agriculture a défendu le budget en s’alignant sur l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 », visant à faire de l’agriculture et de l’élevage les moteurs de la souveraineté alimentaire et de la création d’emplois. La Lettre de Politique sectorielle 2025-2029 ambitionne de faire du Sénégal une « puissance agricole moderne sous-régionale ». Il a mis en avant le bilan 2025, marqué par des productions records « pomme de terre, oignon, banane, coton » et un suivi de terrain accru.
Répartition des « Crédits » par programme
Les crédits sont répartis en cinq programmes, avec une forte concentration sur l’investissement et les infrastructures notamment :
Le « Programme 2 » qui une base productive et infrastructures agropastorales. C’est le programme le plus doté, avec 249,813 milliards de FCFA en AE, dont 237,4 milliards sont alloués aux investissements exécutés par l’État.
Le « Programme 3 » concernant la production et valorisation des produits végétaux. Ce programme représente 142,859 milliards de FCFA en AE, avec une très large part de 125,65 milliards dédiée aux transferts en capital.
Le « Programme 4 » portant sur le Financement, la recherche, la formation et l’appui-conseil un montant 14,915 milliards de FCFA sont affectés à ce programme.
Le « Programme 5 » sur la production et la valorisation des produits animaux. Il reçoit 11,902 milliards de FCFA en AE.
Le « Programme 1 » il porte sur le pilotage, la coordination et la gestion administrative, 7,515 milliards de FCFA y sont alloués.
Plaidoyer des Commissaires
Les Commissaires ont plaidé pour une augmentation du budget du MASAE pour réaliser la maîtrise de l’eau, renforcer la mécanisation (plus de tracteurs/moissonneuses) et garantir l’accès aux intrants pour les véritables ayants droit. Ils ont critiqué la mauvaise qualité des semences d’arachide, le retard dans le démarrage de la campagne de commercialisation et le manque de transparence dans la distribution des intrants. Les problèmes fonciers (à Thiaroye, Rufisque-Est, Ndingler) et la situation des structures comme les DAC et l’ANIDA ont été soulevés.
Les raisons de la baisse du budget du MASAE
Le ministre des Finances a clarifié que la baisse apparente de 19% du budget du MASAE est due à l’achèvement de certains projets. Il a précisé que l’enveloppe globale consacrée au secteur de l’agriculture/élevage atteint 549 milliards de FCFA, car 301 milliards de FCFA sont logés dans d’autres départements (Infrastructures, Hydraulique, Industrie).
Concernant la commercialisation et le financement de l’arachide, le ministre a annoncé une production de plus de « 900 000 tonnes est attendue ». Il a indiqué que le prix sera fixé par le CNIA après Conseil Interministériel pour éviter toute baisse. Coté financement, une enveloppe de 150 milliards de FCFA est prévue pour la campagne de commercialisation dont 100 milliards pour l’arachide, assurée par la Banque Agricole, la BNDE, l’ITFC et la BADEA. Un crédit relais sera constitué pour un démarrage effectif début décembre.
Stratégie et Gestion
Pour ce qui est des Intrants et Semences le rapport estime que des « instructions seront données pour revoir la composition des commissions de distribution afin d’améliorer la transparence » et d’impliquer les députés. Le ministre encourage par ailleurs, les producteurs à créer leurs propres semences pour libérer des ressources en faveur de la maîtrise de l’eau et des engrais organiques.
Concernant l’électricité, des négociations sont en cours avec le ministère de l’Énergie pour un tarif vert destiné aux producteurs.
Pour la mécanisation, le concept « Allo tracteur » sera élargi à l’ensemble des communes, selon le ministre.
Par ailleurs, le ministre s’est engagé à un suivi rigoureux du foncier et des litiges et a promis qu’aucun projet majeur ne sera mis en œuvre sans une ingénierie sociale impliquant toutes les parties. Il a également annoncé que le vaccin souche contre la fièvre de la vallée du Rift sera bientôt produit au Sénégal.
D’après le rapport, les Commissaires se sont déclarés satisfaits des réponses et ont adopté, à la majorité, les différents programmes du projet de budget 2026 du MASAE.
