Dakar, 25 juillet (SL-INFO) – Un vaste réseau de falsification d’extraits de naissance a été démantelé par le commissariat central de Rufisque à l’issue d’une enquête minutieuse menée par la Division de l’Automatisation des Fichiers (DAF), après la découverte de 22 faux dossiers de demande de carte nationale d’identité. Sept individus, impliqués à divers degrés dans cette fraude à grande échelle, ont été placés en garde à vue au commissariat central de Rufisque. Ils seront déférés au Tribunal de grande instance de Rufisque à l’issue de l’enquête, poursuivis pour association de malfaiteurs et faux et usage de faux en écriture publique.
L’enquête a débuté suite à la déclaration spontanée de l’adjudant de police Issa Faye, chef du bureau des enquêtes à la DAF, qui a signalé une multiplication inquiétante de faux extraits de naissance, notamment dans les zones de Bargny, Keur Massar, la Zac de Mbao et Rufisque. Les investigations ont rapidement ciblé A. Nd. Mbaye, né en 1963 à Rufisque, ancien agent municipal soupçonné d’être le cerveau du réseau.
Une fraude organisée et structurée
Parmi les bénéficiaires de ces faux documents figure A. Wade, alias A. I. Kodio, une ressortissante nigériane ayant frauduleusement obtenu un extrait de naissance sénégalais. Son époux, M. L. Wade, patron de l’entreprise STAFFRICA BTP, a admis avoir versé 100 000 FCFA pour obtenir ces documents via P. A. Thiam, alias “Vieux Thiam”, un ex-agent municipal à la retraite. Ce dernier, intermédiaire clé du réseau, a révélé avoir collaboré avec M. Gueye, alias “Joe”, qui l’a mis en relation avec El. H. Fall, un autre complice chargé de reproduire les faux documents. C’est ce dernier qui a dénoncé A. Nd. Mbaye, déjà sous surveillance. Les investigations ont permis d’identifier d’autres bénéficiaires de faux extraits de naissance, dont S. F. Gadiaga, A. Mbengue, B. Mbengue, E. Gueye, D. Gaye, M. Ba, A. Niang, I. Dasylva, I. Gueye, B. L. Wagne, S. Dia et I. Ba, tous domiciliés entre Rufisque, Keur Massar, Bargny et d’autres quartiers périphériques.
L’enquête a également permis de retracer la filière de production des faux cachets utilisés pour fabriquer les extraits de naissance. Sur le téléphone d’A. Nd. Mbaye, les policiers ont découvert des conversations WhatsApp incriminantes avec ses complices, M. Samb et Th. Orange Money, spécialisés dans la confection numérique de cachets administratifs.
Des aveux circonstanciés
Confronté à ces éléments, A. Nd. Mbaye a reconnu sa responsabilité, détaillant son mode opératoire. Il rédigeait à la main les données administratives, puis les transmettait à ses complices pour la création de cachets numériques. Une fois les faux documents imprimés et tamponnés, il les finalisait en apposant une fausse signature d’un officier d’état civil. Chaque dossier était vendu entre 20 000 et 25 000 FCFA. L’ancien policier S. Ngom, alias “Vieux Wade”, a admis avoir servi d’intermédiaire pour la demande de carte d’identité de A. Wade, tout en minimisant son implication.
La DAF, au nom de son directeur général, a déposé plainte et transmis à la justice l’ensemble des pièces à conviction, dont les 22 dossiers frauduleux. Selon les enquêteurs, cette affaire pourrait révéler des ramifications plus vastes, compte tenu des nombreuses personnes encore non identifiées mentionnées dans les échanges.

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