Gabon, 4 Nov (SL-INFO) – L’écrivain algérien Kamel Daoud, lauréat du Goncourt du premier roman pour « Meursault, contre-enquête » publié chez Actes Sud, a exprimé ses réserves sur l’évolution du slogan « Je suis Charlie ». Lors d’un entretien avec France 24, il a déclaré qu’il soutenait les dessinateurs contre la violence, mais qu’il était préoccupé par le fait que le slogan soit devenu une « religion » et une « inquisition ». Daoud insiste sur le danger de transformer cette solidarité en un tribunal permanent pour déterminer qui est ou n’est pas « Charlie ».
En ce qui concerne l’islam, il s’est dit choqué que les atteintes soient souvent perçues uniquement à travers des caricatures, passant sous silence les actes violents de groupes comme Daech. Selon lui, ces violences constituent une atteinte bien plus grave à l’islam que des dessins satiriques. Kamel Daoud, qui fait face à des menaces de la part d’extrémistes en Algérie, dénonce cette vision restreinte et appelle à une prise de conscience plus large des outrages faits au nom de l’islam.