Dakar, 25 sept (SL-INFO) – L’ancien président sénégalais Macky Sall a lancé ce mercredi 24 septembre son livre L’Afrique au cœur lors d’un événement à New York, en marge de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Devant d’éminentes personnalités comme Ban Ki-moon, Ameenah Gurib-Fakim, Charles Michel et Moussa Faki Mahamat, Sall a livré un discours vibrant plaidant pour une refonte de la gouvernance mondiale, avec un accent particulier sur la réforme du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et des agences de notation, jugées responsables des déséquilibres qui freinent le développement africain.
Dans un contexte où l’Afrique fait face à des défis majeurs – terrorisme, conflits, dérèglement climatique et fragilité économique –, Sall a insisté sur la nécessité d’une évolution des instances internationales. « Quand j’évoque la gouvernance mondiale, je ne revendique pas une révolution, mais j’appelle à une évolution nécessaire des instances de décision des Nations unies, du FMI et de la Banque mondiale », a-t-il déclaré. Il a salué l’admission de l’Afrique au G20 et l’octroi d’un troisième siège au Conseil d’administration du FMI comme des avancées, mais a souligné que « les sujets de préoccupations restent encore nombreux ».Sall a pointé du doigt les agences de notation, dont les évaluations biaisées « renchérissent considérablement les conditions d’accès de nos pays au crédit ».
Il a également dénoncé le fardeau insoutenable de la dette africaine, « sans perspective de solution globale et durable », et les obstacles à une transition énergétique équitable, qui entravent les efforts de développement. « L’Afrique ne peut rester en marge de décisions prises ailleurs et en son nom », a-t-il martelé, appelant à corriger un « vieil ordre mondial de quatre-vingts ans » qui ignore les besoins du continent.Ce plaidoyer s’inscrit dans un livre de 23 chapitres où Sall partage son expérience de président du Sénégal (2012-2024), de président du NEPAD et de l’Union africaine, tout en célébrant « l’Afrique des solutions » – sa jeunesse créative, ses ressources naturelles (30 % des réserves minières mondiales, 60 % des terres arables non exploitées) et sa résilience.
Il a évoqué des moments marquants, comme le sourire d’un enfant de Tomboronkoto connecté à l’électricité en 2021, pour illustrer un panafricanisme d’action.Cependant, son discours a mis l’accent sur les réformes institutionnelles comme préalable à une Afrique actrice de son destin. « Ma conviction profonde est que, quels que soient leurs efforts, nos pays ne pourront se développer sans la réforme de la gouvernance politique, économique et financière mondiale », a-t-il insisté, invitant décideurs, société civile et jeunesse à une mobilisation collective pour une vision inclusive.
Ce message résonne particulièrement au Sénégal, où la dette publique atteignait 73,9 % du PIB en 2024 (environ 9 500 milliards FCFA), selon les données de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Sous l’administration de Bassirou Diomaye Faye, le pays négocie un nouveau programme avec le FMI pour alléger cette charge, après avoir obtenu un allégement de 34 milliards FCFA en 2023 sous Sall.