Dakar, 05 août (SL-INFO) – Dans l’ombre discrète des villages reculés du Sénégal, certaines souffrances restent silencieuses, ensevelies sous le poids des traditions et du manque de soins. Hawa Diaw, mariée à l’âge de 13 ans, en est une illustration parfaite. Mère de sept enfants, dont la majorité mise au monde à domicile, elle a vécu des douleurs d’accouchement difficiles. Son dernier accouchement, marqué par une grave complication, a nécessité un transfert urgent à Tambacounda pour une opération salvatrice.
« Le jour de mon accouchement, j’ai énormément souffert. Mon bébé tardait à venir au monde et c’est par le pied qu’il est sorti en premier. Toute ma famille était inquiète, particulièrement mon mari, qui est allé reformuler des prières à la mosquée pour implorer la protection divine. Finalement, j’ai accouché, mais mon état nécessitait un transfert d’urgence à Tambacounda, où j’ai subi une opération qui s’est bien déroulée », a-t-elle d’emblée fait savoir.
Elle indiquera : « À l’époque, j’avais seulement 34 ans et c’était mon septième enfant. Les complications ne se sont pas arrêtées là. Mon état de santé s’est progressivement dégradé. J’étais affaiblie et je saignais continuellement, comme si mes règles ne s’interrompaient jamais. Grâce à Dieu, j’ai pu compter sur le soutien indéfectible de ma famille. Mon oncle, vivant en France, m’envoyait régulièrement de l’argent et mon mari n’a pas hésité à vendre des chevaux et des bœufs pour assurer la prise en charge de mes soins médicaux ».
« Je suis désormais rétablie même si je continue à utiliser des serviettes hygiéniques… »
Dans sa quête de guérison, elle a consulté plusieurs centres de santé notamment à Saint-Louis et à Ziguinchor, sans succès. C’est à Tambacounda qu’elle dit finalement trouver un meilleur suivi. « Je m’y suis fait opérer à plusieurs reprises. Cependant, cette dernière intervention, réalisée au niveau de ma zone intime, a marqué un tournant décisif dans mon rétablissement », a-t-elle soutenu.
Hawa Diaw a confié avoir utilisé, lors de son combat contre la maladie de la honte, de nombreux produits médicaux comme des savons antiseptiques, des désinfectants, des déodorants et parfums pour préserver son hygiène et limiter les gênes. « Aujourd’hui, j’ai plus de 50 ans et je vis toujours avec mon mari. Je suis désormais rétablie même si je continue à utiliser des serviettes hygiéniques par précaution au cas où des écoulements surviendraient dans la journée ».