Dakar, 06 août (SL-INFO) – Le plan de redressement économique et social présenté la semaine dernière au Grand Théâtre Doudou Coumba Rose Ndiaye par le Premier ministre, Ousmane Sonko, en présence du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, continue de susciter de vifs commentaires dans le paysage médiatique.

Invité mardi dans l’émission MNF de la journaliste Maimouna Ndour Faye sur 7Tv, Me El Hadji Omar Youm a formulé de nombreuses critiques à l’encontre dudit plan. L’ancien ministre des Forces armées sous le régime de Macky Sal a notamment pointé du doigt les incohérences chiffrées qu’il contient. « Beaucoup de chiffres sont contradictoires dans ce document. Ces contradictions révèlent l’impréparation et l’improvisation », a-t-il estimé, dénonçant ainsi ce qu’il considère comme le caractère « fictif » du plan.

S’agissant des taxes prévues sur certains secteurs, Me Youm dénonce une mesure qui, selon lui, va « agresser le pouvoir d’achat des Sénégalais, en particulier celui du monde rural et des couches vulnérables ».

Le maire de Thiadiaye (Mbour, centre) a également mis en garde contre l’abandon des subventions et exonérations fiscales. À l’en croire, plusieurs pays ayant emprunté cette voie ont été confrontés à des soulèvements populaires, voire à des guerres civiles.

Revenant sur la gouvernance du président Macky Sall, Me Youm affirme que la stabilité politique était assurée grâce aux subventions sur l’électricité et les produits de première nécessité. « C’était un bouclier pour protéger le pouvoir d’achat des Sénégalais », a-t-il soutenu, estimant que les ménages souffrent aujourd’hui en raison du ralentissement de l’économie.

Abordant les 50 milliards de francs CFA que le gouvernement d’Ousmane Sonko entend économiser en réduisant les dépenses publiques, l’ancien ministre juge ce montant insuffisant. « Une dépense non exécutée ne peut être considérée comme une recette », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « Le marché intérieur est trop étroit pour financer le déficit budgétaire du Sénégal. Il faut aller chercher des mécanismes alternatifs. »

Selon lui, il est irréaliste de vouloir tourner brusquement le dos aux financements extérieurs, qui représentent jusqu’à 60 % du budget national. Me Youm propose l’instauration d’un moratoire social, qui consisterait à limiter les recrutements dans la fonction publique et à optimiser les effectifs existants.

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