Dakar, 15 Oct (SL-INFO) – Les militants du parti Pastef, Mandoumbé Diop alias « Lamignou Darou », 35 ans, commerçant domicilié à Yoff, et Serigne Mbaye Diagne dit « Boy Dakar », 35 ans, commerçant domicilié à Thiaroye, ont comparu ce mercredi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Ils sont poursuivis pour propos injurieux envers l’opposition.
Les faits remontent au 27 octobre 2025, à la suite de la diffusion de vidéos devenues virales, réalisées via les comptes TikTok « Lamignou Darou 1912 » et « Dakar Bisnes ». La séquence contenait des propos jugés contraires aux bonnes mœurs. Ces déclarations ont conduit le procureur de la République à instruire la Division spéciale de cybersécurité qui, après enquête, a arrêté les deux hommes.
Dans sa vidéo, Lamignou Darou s’en prenait violemment aux opposants qui manifestaient pour la libération des détenus arrêtés dans le cadre de la reddition des comptes. Il y aurait traité les manifestantes de « prostituées » et menacé de « castrer les hommes » ayant pris part à la marche.
C’est dans ce contexte que le militant de Pastef a été arrêté pour discours contraires aux bonnes mœurs, insultes par le biais d’un système informatique et menaces de castration d’un groupe ethnique.
À la barre, Lamignou Darou a reconnu les faits : « J’ai fait la vidéo parce que des personnes avaient organisé une manifestation et tenu des propos irrespectueux envers le Premier ministre Ousmane Sonko, notre leader. Comme je ne supporte pas qu’on insulte Ousmane Sonko, j’ai réagi sous le coup de la colère. J’ai un amour inconsidéré pour lui », a-t-il déclaré.
Interpellé sur ses propos de castration, il a précisé :« Effectivement, j’ai parlé de castration. Parce que si j’étais député je proposerais une loi de ce genre pour punir les voleurs de deniers publics», rétorque-t-il.
Son coprévenu, Boy Dakar, a également reconnu les faits, expliquant avoir agi par réaction aux insultes proférées contre leur leader. Il a exprimé ses regrets.
Dans ses réquisitions, le procureur de la République a estimé que les deux prévenus méritaient des peines sévères, afin d’adresser un signal fort à tous ceux qui tiennent des propos injurieux sur les réseaux sociaux. Il a requis six mois de prison ferme.
Maitre Ousseynou Ngom de la défense a demandé au tribunal de ne pas suivre le parquet dans sa logique répressive. Maitre Famara Faty a sollicité une application bienveillante de la loi pénale, Maitre Takha Cissé a plaidé l’excuse de provocation, tandis que Maitre Arona Bass a souligné que les deux dossiers méritaient d’être traités séparément. Enfin, leur confrère Mamadou Guèye a demandé la clémence du tribunal.
