Mbour, 29 juillet (SL-INFO) – À Nguekokh et Diambougoum, dans la région de Mbour au Sénégal, le patrimoine naturel est menacé. Les baobabs centenaires de Nguekokh sont abattus pour laisser place à l’urbanisation, tandis que la forêt bleue de Diambougoum, un écosystème unique, est ravagée par les feux de brousse et l’exploitation agricole.
Les baobabs de Nguekokh, victimes de l’urbanisation
Autrefois majestueuse, la route de Mbour à Nguekokh bordée de baobabs centenaires est aujourd’hui défigurée. Ces arbres symboliques, considérés comme des lieux sacrés, sont abattus pour la construction de lotissements et de routes, ou pour la production de charbon de bois. Ce phénomène rapide et brutal se produit souvent sans autorisation ni étude d’impact environnemental.
La forêt bleue de Diambougoum, un écosystème en péril
La forêt bleue de Diambougoum, nommée ainsi pour les reflets argentés de son feuillage, est également menacée. Les feux de brousse, le surpâturage et l’exploitation agricole anarchique rongent cet espace naturel qui abrite des plantes médicinales rares, des oiseaux migrateurs et des arbres sacrés. La disparition progressive de cette forêt entraîne également la perte de savoirs endogènes transmis de génération en génération.
Un patrimoine hybride menacé d’oubli
Ces deux sites, Nguekokh et Diambougoum, représentent un patrimoine écologique, culturel et symbolique important pour le Sénégal. Malgré cela, ils ne bénéficient d’aucune reconnaissance institutionnelle et ne figurent pas dans les plans d’aménagement ou les politiques de protection de la biodiversité. Leur préservation dépend de la mémoire des anciens et de l’action des rares défenseurs de l’environnement.
Un appel à la mobilisation pour la sauvegarde du patrimoine
La sauvegarde de ce patrimoine menacé nécessite une mobilisation collective. Collectivités locales, chefs coutumiers, ONG, enseignants, artistes et jeunes générations doivent se mobiliser pour protéger ces espaces. Il est urgent de les cartographier, de les intégrer aux plans de conservation, de les faire connaître et de les inclure dans les programmes scolaires. Comme le souligne le lieutenant-colonel Paul Moïse Diédhiou à propos du parc du Niokolo-Koba, la promotion de l’écotourisme et l’aménagement de sites touristiques peuvent bénéficier aux communautés locales tout en préservant la biodiversité. L’enjeu est de concilier modernité et mémoire, développement et enracinement pour préserver l’avenir commun, selon Samba Niébé Ba, cité par Sud Quotidien.