Dakar, 30 juin (SL-INFO) – Au moins sept personnes ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessées lors de manifestations anti-gouvernementales qui ont eu lieu la semaine dernière à Lomé, la capitale togolaise, selon des organisations locales de défense des droits humains et de la société civile. Des informations relayées dimanche par Anadolu précisent que ces manifestations, organisées entre jeudi et samedi, ont vu des dizaines de manifestants bloquer les routes et brûler des pneus, paralysant ainsi l’activité économique.
Les protestataires réclamaient la démission de Faure Gnassingbé, président du Conseil des ministres, et dénonçaient la répression de la dissidence, la hausse du coût de la vie et une réforme constitutionnelle controversée renforçant le pouvoir de Gnassingbé. Des images diffusées sur les réseaux sociaux illustrent l’ampleur des manifestations.
Selon une déclaration conjointe d’organisations de défense des droits humains (ODDH), deux corps ont été retrouvés dans un lac à Akodesséwa, et deux autres dans la lagune du quartier Bè, à Lomé. Ces organisations accusent les forces de sécurité togolaises et des milices pro-gouvernementales d’exactions contre les manifestants. Elles dénoncent une « répression brutale et systématique » visant à « terroriser » la population.
Plus de 60 personnes auraient été arrêtées, toujours selon ces ODDH. Le gouvernement togolais n’a pas encore réagi officiellement à ces annonces de décès et d’arrestations. Cependant, un communiqué publié le 6 juin mettait en garde contre la diffusion d’« informations infondées » sur les réseaux sociaux, menaçant de poursuites judiciaires les contrevenants. Des informations complémentaires sur la répression des manifestations sont disponibles sur Senego.
Des partis politiques d’opposition, comme l’Alliance nationale pour le changement, ont également appelé à la démission de Gnassingbé, en raison de la réforme constitutionnelle et des accusations de répression. Amnesty International a, de son côté, exhorté les autorités togolaises à enquêter sur les allégations de torture infligée à des manifestants lors des mobilisations des 5 et 6 juin, comme indiqué dans un communiqué du 17 juin. Senego a également publié un rapport sur la répression des manifestations au Sénégal.
Faure Gnassingbé a été nommé président du Conseil des ministres début mai, suite à l’adoption d’une nouvelle Constitution instaurant un régime parlementaire. Il a ainsi quitté la présidence de la République pour diriger le Conseil des ministres. La nouvelle Constitution, approuvée l’an dernier, a transformé le système politique du pays, passant d’un régime présidentiel à un régime parlementaire. Un nouveau président de la République a été élu en mai par le Parlement.