Dakar, 08 Oct (SL-INFO) – Le drame avait profondément ému l’opinion publique : le 27 juin dernier, Abdoulaye Faye, 23 ans et candidat au Baccalauréat, avait tenté de mettre fin à ses jours en s’infligeant de graves blessures à l’abdomen et à la gorge, après avoir été exclu des épreuves du Bac pour un vice administratif lié à son extrait de naissance.
Dans un entretien accordé à L’Observateur, le jeune homme, qui a miraculeusement survécu, raconte son combat pour la guérison et se projette désormais vers l’avenir.
« Je voulais vraiment en finir »
Trois mois après son geste, Abdoulaye Faye témoigne avec lucidité de son désespoir, affirmant que ce n’était « nullement un appel au secours » mais une « réelle tentative d’en finir ».
« Ce jour du 27 juin restera gravé en moi. Ce n’était pas un appel au secours, je voulais vraiment en finir. Jusqu’ici, quand je regarde les images de la scène du jour des faits, je n’en reviens toujours pas que c’est bien moi qui ai pu m’infliger une telle atrocité », confie-t-il, précisant qu’il avait vécu son exclusion comme une « injustice administrative » qui l’avait conduit à ne voir que la mort.
Abdoulaye Faye confie qu’il lutte encore pour sa santé mentale. Il a connu une rechute, confirmée par son père, en septembre, nécessitant des soins en psychiatrie à l’hôpital de Mbour et des traitements traditionnels. Son extrait de naissance étant authentifié, il se concentre désormais sur ses études :
« Je compte retourner à l’école pour m’inscrire et poursuivre mes études » avec l’objectif de « décrocher cette année le baccalauréat avec la mention. »
L’interlocuteur du quotidien du Groupe futurs médias lance également un appel aux autorités pour que les problèmes liés aux actes d’état civil soient sérieusement pris en charge, afin de ne plus « hypothéquer la carrière d’un élève ».