Somone, 05 juin (SL-INFO) – Un acte de banditisme d’une extrême violence a secoué la paisible localité côtière de Somone, dans la nuit du lundi au mardi. Six hommes armés de machettes ont fait irruption dans la bergerie de Birahime Sow, un émigré sénégalais revenu d’Italie pour investir dans l’élevage. Les gardiens, violemment pris à partie, ont été ligotés et menacés de mort.

Immobilisés, les gardiens n’ont pu empêcher les voleurs de s’emparer d’un troupeau composé de bœufs, moutons et chèvres. Demba Diallo, l’un des gardiens, a réussi à se libérer dans un élan de courage pour donner l’alerte. Poursuivi, il a été frappé à la tête avec une machette. Il raconte son calvaire : « Ils nous ont mis des machettes sur le cou et menacés de nous égorger. Ils sentaient l’alcool et parlaient en peulh. Certains voulaient nous tuer, mais l’un d’eux s’y est opposé. Quand je tentais de les regarder, ils détournaient ma tête avec leurs coupe-coupe. J’ai reçu plusieurs coups au dos. En m’enfuyant, j’ai été frappé à la tête, mais j’ai couru, mettant tout mon espoir dans mes jambes. »
Grâce à l’alerte donnée par Demba Diallo à la gendarmerie, les autres gardiens ont été libérés in extremis. Les voleurs, confrontés à la difficulté de déplacer un taureau et plusieurs vaches, les ont abandonnés. Ils ont conduit les béliers vers la sortie de Somone, via l’aire marine protégée. La mobilisation des voisins, de la gendarmerie et des proches du propriétaire a permis de retrouver les animaux du côté de Thiafoura.
Une insécurité croissante
Birahime Sow, encore sous le choc, déplore les pertes subies : « Un jeune mâle de mon troupeau a été grièvement blessé, il a perdu un pied et ne pourra plus servir à la reproduction. Le vol de bétail est devenu courant ici. On peut même se faire agresser en plein jour. Il faut vraiment qu’on nous aide. » Il appelle à des rondes nocturnes et un renforcement de la sécurité pour protéger les éleveurs et leurs investissements.
Un appel à des lois plus sévères
Ismaela Sow, président du Conseil national de la Maison des éleveurs du Sénégal, dénonce la recrudescence du vol de bétail. « Il nous faut des lois extrêmement sévères pour contrer cette menace. Je demande aux autorités de faciliter l’accès au port d’arme pour les éleveurs », déclare-t-il. Il critique également l’inefficacité de certaines mesures : « Identifier le bétail, oui, mais pas sans concertation. Les voleurs n’emmènent pas les bêtes à l’abattoir officiel, ils les égorgent dans des structures clandestines. Il faut des solutions réalistes, pas des lois coûteuses sans effet. »
Cet incident ravive les inquiétudes sur l’insécurité à Somone, où un drame avait déjà marqué les esprits il y a quelques années avec l’assassinat de Béa, une Franco-Sénégalaise. La bergerie de Birahime Sow jouxte la maison de la défunte. Malgré la mise en place de comités de veille, l’insécurité persiste, laissant les habitants et les éleveurs dans l’inquiétude.

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