Dakar, 21 mai (SL-INFO) – Le référé de la Cour des comptes, transmis au ministère de la Justice en vue de l’ouverture de procédures pénales, continue de révéler des informations troublantes sur des malversations financières impliquant des institutions publiques et privées. Cette fois, c’est un montage complexe de 17 milliards 495 millions 473 mille 426 FCFA qui est exposé, mettant en cause une transaction douteuse entre l’État du Sénégal et la Banque agricole (LBA). Les fondements de cette affaire remontent à des contrats de substitution de débiteurs, conclus le 20 novembre 2023.
Selon les informations publiées par L’Observateur qui cite le référé de la Cour des comptes, cette opération financière s’apparente à un mécanisme d’aide déguisée, habilement maquillé en opération d’endettement. L’objectif affiché serait de « contourner la loi » en permettant à des institutions financières de se maintenir à flot. Plus précisément, il s’agirait d’aider ces structures à combler leurs déficits en fonds propres, à éviter les sanctions prévues par la réglementation bancaire, et à préserver leur capacité à mobiliser des financements auprès de la BCEAO et des partenaires internationaux. Toutefois, le journal révèle que ce dispositif aurait également servi à « enrichir des personnes morales », laissant planer le doute sur d’éventuels détournements de fonds publics.
Le document transmis aux autorités judiciaires dresse une liste précise des sociétés ayant bénéficié de ces fonds dans le cadre des opérations impliquant la Banque agricole. Parmi les structures citées figurent des entreprises aux activités variées, dont certaines semblent peu connectées au secteur bancaire ou agricole. On y retrouve notamment : Tacto Services Équipements Afrique, Agripo TV, Jamaries SA, Senteer, Complexe Seutou Indou, Établissement Moussa Gaye, Falilou Mbacké, Bio Énergie Green, Fadema SAU, Yanawa, liste le journal.
Qui ajoute que « la relation entre l’Etat, en tant que substituant, et les débiteurs substitués n’est pas établie dans les documents » mis à la disposition des autorités judiciaires.