Dakar, 18 juin (SL-INFO) – Le Sénégal a lancé, ce mardi, la 7e édition de la Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments (JISSA), sur le thème « La science en action », lors d’une cérémonie officielle à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de l’UCAD.
Il s’agit, selon le représentant du recteur, de permettre à la science d’éclairer les décisions politiques dans le domaine. En effet, selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), chaque année, une personne sur dix dans le monde tombe malade après avoir consommé des aliments contaminés, soit près de 600 millions de cas. Parmi eux, quelque 420 000 décès sont enregistrés, dont une part importante sur le continent africain. Les enfants de moins de 5 ans paient le plus lourd tribut, représentant près de 40 % des décès liés aux maladies d’origine alimentaire, notamment les diarrhées aiguës.
Ces chiffres traduisent, selon le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale, « une urgence sanitaire mondiale, qui impose une réponse fondée sur la science, la prévention et la coordination multisectorielle ». C’est pourquoi, au Sénégal, les autorités tirent la sonnette d’alarme. » Dans un contexte de changement climatique, d’urbanisation rapide et de mondialisation des échanges, la sécurité sanitaire des aliments (SSA) est désormais un enjeu vital de santé publique » a mentionné le SG.
Par ailleurs, il a rappelé que l’État sénégalais a élaboré, en 2023, un plan stratégique national de sécurité sanitaire des aliments, avec l’appui de l’OMS. Ce plan met l’accent sur la surveillance épidémiologique, l’amélioration de la qualité des denrées de grande consommation et la communication sur les risques alimentaires.
De son côté, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture a souligné que « la science est aujourd’hui notre meilleur rempart contre les contaminations invisibles, mais mortelles ». Il a cité des initiatives concrètes comme les plans de surveillance pour détecter la salmonelle dans les viandes ou les résidus de pesticides dans les fruits et légumes consommés au Sénégal. Un nouveau plan ciblant la présence d’aflatoxines dans le riz local sera prochainement lancé.
Des pertes humaines, mais aussi économiques
« Outre les pertes en vies humaines, les aliments contaminés représentent une charge économique colossale. Le coût annuel global est estimé à 95 milliards de dollars, dont 15 milliards liés aux dépenses médicales dans les pays à faibles et moyens revenus. Ces pertes freinent le développement des systèmes alimentaires et accentuent la vulnérabilité des populations » dit-il. Avant de noter que « les autorités sénégalaises insistent sur l’importance d’intégrer les normes internationales du Codex Alimentarius tout au long de la chaîne alimentaire, de la production à la consommation. Le Comité national du Codex, relancé en 2009, reste l’un des piliers de cette stratégie ».
Les ministères appellent à la responsabilité de tous les acteurs : producteurs, transformateurs, distributeurs, restaurateurs, laboratoires, mais aussi consommateurs. La lutte contre les maladies d’origine alimentaire nécessite une action collective, éclairée par des données scientifiques solides et une volonté politique ferme.