Dakar, 02 août (SL-INFO) – Le vice-président sud-africain Paul Mashatile, sanctionné par le comité d’éthique du Parlement pour ne pas avoir déclaré un diamant offert à sa femme par un homme accusé de malversations, a assuré vendredi qu’il ignorait l’identité du généreux donateur.
Cette affaire touchant le numéro 2 du principal parti d’Afrique du Sud succède au renvoi de la ministre de l’Education supérieure pour des nominations irrégulières de proches à des postes lucratifs ainsi qu’à la mise en retrait du ministre de la Police, accusé de protéger des criminels par un très haut cadre de la police. Ils sont issus de la même formation politique: l’ANC, le parti de Nelson Mandela.
« J’ai demandé à mon bureau de vérifier ce cadeau. Ils ont vérifié son authenticité et son prix afin qu’on puisse le déclarer une fois toutes les informations récoltées. C’est alors qu’on a découvert que la personne ayant fait ce don ne nous plaisait pas vraiment. J’ai alors dit qu’il faudrait peut-être le remettre aux autorités », a expliqué Paul Mashatile à la chaine de télévision Newzroom Afrika.
L’homme à l’origine du cadeau, Louis Liebenberg, a été arrêté en octobre pour fraude, vol, racket et blanchiment d’argent.
En tant que numéro 2 du pays comme de l’ANC, Paul Mashatile fait figure de favori à la succession du président Cyril Ramaphosa, peut-être dès le congrès du parti en décembre 2027.
Le vice-président a été sanctionné de 10.000 rands d’amende (un peu moins de 500 euros) pour avoir oublié de déclarer ce diamant dans sa déclaration de patrimoine. Ayant confié la pierre précieuse aux « autorités » à une date non précisée, il a dit penser que la déclaration n’était pas nécessaire.
D’après l’Alliance démocratique, allié de circonstance mais opposant historique à l’ANC, « le rapport éthique soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses ». Parmi celles-ci: « Qu’a offert le vice-président à M. Liebenberg en échange de cette marque de bonne volonté ? » ou « Quelle est la valeur du diamant ? ».
Son train de vie dispendieux alimente les articles de la presse locale depuis des années. Il a fini par ajouter dans sa dernière déclaration de patrimoine, en juin, une luxueuse villa sise dans le quartier très cossu de Constantia au Cap.
« J’ai dit que j’y vivais. Cette maison appartient à mon gendre. Alors, où est le problème ? », s’est-il défendu jeudi au micro de la chaîne publique SABC.
Cette propriété est évaluée par les médias sud-africains à plus d’un million d’euros. Une autre, qui figurait déjà dans une précédente déclaration, est estimée à plus d’un million et demi d’euros.AFP
