Dakar, 02 août (SL-INFO) – Dans un contexte économique mondial incertain, l’économiste Amacodou Diouf a lancé un avertissement sur la situation financière du Sénégal. Il exprime de sérieuses réserves quant au plan de redressement économique présenté par le gouvernement, qu’il juge miné par de profondes faiblesses structurelles compromettant la souveraineté économique du pays.
Amacodou Diouf doute de la capacité de ce plan à rassurer les partenaires financiers. Selon lui, le retour rapide et massif des financements extérieurs, tel qu’envisagé par l’exécutif, est loin d’être garanti. Il pointe notamment une difficulté chronique : la mobilisation des ressources internes.
« Je ne suis pas convaincu que le plan tel qu’annoncé puisse rassurer les partenaires techniques et financiers au point de provoquer un retour puissant et rapide des financements extérieurs. Quant à la mobilisation des ressources internes, elle est tentée depuis longtemps. Mais tout le monde sait que, dans notre pays, les Sénégalais ne sont pas de bons contribuables, ce qui réduit la capacité de collecte fiscale », a déclaré l’économiste.
Cette réalité, selon lui, limite considérablement la marge de manœuvre financière de l’État.
Une économie interne « ankylosée »
Au-delà des recettes douanières, Amacodou Diouf déplore la dégradation des structures de l’économie nationale. Il estime qu’il devient de plus en plus difficile d’identifier des activités suffisamment dynamiques pour contribuer de manière significative au produit intérieur brut (PIB). La baisse attendue de la production agricole dans les mois à venir risque d’aggraver cette stagnation.
« En dehors des recettes douanières, chacun sait que l’économie interne s’est tellement délabrée qu’il est extrêmement difficile de trouver des activités économiques assez développées pour soutenir la croissance. Avec la baisse annoncée de la production agricole, l’activité intérieure est complètement ankylosée », a-t-il martelé sur iRadio.
Et de s’interroger : « Sur quelle base allons-nous générer des ressources productives ? Quand on affirme qu’on va collecter des milliards localement, il faut expliquer comment relancer l’économie interne. La question économique n’a rien de métaphysique : c’est une réalité concrète. »
Face à ce constat préoccupant, Amacodou Diouf plaide pour une stratégie rigoureuse, fondée sur la souveraineté économique et la revitalisation du tissu productif national. « La question économique, loin d’être abstraite, est une matière vivante qui exige des actions tangibles pour stimuler la production et la contribution au PIB », insiste-t-il.