Dakar, 27 Mars (SL-INFO) – Edward Gemayel, chef de mission du Fonds Monétaire International (FMI) pour le Sénégal, a laissé entendre, mercredi à Dakar, que la responsabilité des « données erronées » sur les finances publiques sénégalaises est « partagée » entre les ex-dirigeants du pays, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et le FMI. Lors d’une interview diffusée par la chaîne privée TFM, il a rappelé que l’audit de la Cour des comptes, couvrant la période de 2019 à mars 2024, pourrait révéler des irrégularités sur une durée encore plus longue. « Ça peut aller au-delà de cette période. En même temps, c’est une responsabilité partagée », a-t-il reconnu.

Gemayel a souligné que ces failles ont échappé à plusieurs institutions, notamment la Cour des comptes, l’Inspection Générale des Finances (IGF), l’Inspection Générale d’État (IGE) et la BCEAO, en particulier sur les prêts internes. « Nous ne sommes pas des auditeurs », a-t-il insisté, précisant que le FMI, qui a conclu une mission au Sénégal ce mercredi, n’avait « absolument pas les moyens de soupçonner cette sous-déclaration » de la dette publique et du déficit budgétaire.

L’audit de la Cour des comptes met en lumière des données « erronées » publiées sous la présidence de Macky Sall (2012-2024). Face à cela, Gemayel a défendu la position du FMI : « Nous sommes des partenaires du Sénégal. Nous travaillons sur la base de la confiance et du respect de sa souveraineté, en nous appuyant sur les informations fournies par les autorités. » Il a toutefois admis que les données transmises par les ex-dirigeants étaient « très consistantes » sur le plan technique, rendant leur véracité difficile à contester à l’époque.

Reconnaissant une « dette cachée » – allusion au montant réel de la dette non divulgué entre 2019 et mars 2024 –, Gemayel a concédé : « Nous devons aussi faire notre devoir de vérification des données reçues. » Il a assuré que « le FMI tirera des leçons de cet épisode », tout en soulignant l’importance pour toutes les parties impliquées d’en faire autant.

De son côté, Macky Sall a rejeté ces accusations dans une interview accordée à Bloomberg en octobre 2024 : « Ces propos sont faux, totalement faux. Attendons que la justice confirme ou infirme avant d’accuser quiconque. 

Seneweb

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