Dakar, 11 juin (SL-INFO) – Le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’IPRES (SATI) s’oppose fermement à la fusion envisagée entre l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) et la Caisse de Sécurité Sociale (CSS), évoquée par Ousmane Sonko lors du Conseil des ministres du 4 juin 2025. Présentée par le gouvernement comme une mesure pour renforcer la cohérence du système de sécurité sociale, cette réforme est jugée risquée par le syndicat, qui craint une aggravation des dysfonctionnements existants.
Le secteur de la sécurité sociale sénégalais est en crise, caractérisée par une gouvernance défaillante, une couverture limitée à environ 10 % de la population active et des pensions insuffisantes. Cependant, le SATI rejette l’idée que la pluralité institutionnelle soit la cause principale de ces problèmes.
L’IPRES, dédiée à la gestion du risque retraite à long terme, nécessite une approche spécifique, tandis que la CSS, qui couvre les prestations familiales et les accidents du travail, bénéficie d’une gestion plus stable. Selon le syndicat, fusionner ces deux entités pourrait fragiliser le système de retraite en exposant son financement à des incertitudes supplémentaires.
Le SATI s’appuie sur les positions de la Conférence Interafricaine de la Prévoyance Sociale (CIPRES) et de l’Association Internationale de la Sécurité Sociale (AISS), qui estiment que la séparation des institutions favorise une gestion spécialisée du risque retraite, loin d’être un frein. Pour le syndicat, les vraies réformes doivent cibler la transparence, la gestion financière et l’amélioration des prestations, notamment dans la branche maladie, où la fragmentation des acteurs nuit à la qualité de la couverture.
Le SATI appelle le gouvernement à entreprendre un diagnostic approfondi et à adopter des réformes ciblées, plutôt que de s’engager dans une restructuration institutionnelle risquant de déstabiliser un secteur déjà fragile.
