Dakar, 29 Oct (SL-INFO) – L’arrestation de la journaliste et patronne de la chaîne 7TV, Maimouna Ndour Faye, pour « atteinte à l’autorité de l’État » après l’annonce d’une interview avec Madiambal Diagne (journaliste et homme d’affaires visé par un mandat d’arrêt international) a provoqué une vive réaction dans la sphère politique et médiatique. Mamoudou Ibra Kane, journaliste et Président du mouvement « Demain c’est Maintenant », a pris la plume pour dénoncer une dérive qu’il qualifie de « monstrueuse » et « ignoble ».
M. Kane remet en cause le bien-fondé de l’intervention des forces de l’ordre, notamment l’action de la gendarmerie nationale au sein des locaux de 7TV.
Dans sa réaction, l’homme politique s’appuie sur des précédents internationaux pour défendre le choix éditorial de la chaîne : « Quel crime Maimouna Ndour Faye et sa chaîne de télévision 7tv ont-elles donc commis en interviewant Madiambal Diagne ? »
Pour illustrer son propos, il rappelle l’exemple de Julian Assange, patron de Wikileaks, qui, bien que sous le coup de mandats d’arrêt internationaux et réfugié à l’ambassade d’Équateur, avait été interviewé par des médias étrangers. M. Kane insiste : « Chez nous au Sénégal comme ailleurs, des exemples d’entretiens médiatiques avec des personnes en maille à partir avec la justice sont légion. C’est une question de choix éditorial et de responsabilité assumée par le média concerné. »
Mamoudou Ibra Kane adresse directement l’autorité exécutive, désignée sous le terme « État-Pastef », accusant cette dernière d’avoir « armé la gendarmerie nationale pour violer le sanctuaire 7TV ».
Il suggère que si le pouvoir n’est pas satisfait du contenu ou des choix éditoriaux, il doit suivre les voies légales et institutionnelles : saisir l’organe de régulation, le CNRA, ou le tribunal des pairs, le CORED.
L’auteur va plus loin en accusant le gouvernement d’avoir volontairement affaibli ces instances régulatrices :« [Le CORED] en passant, a été asphyxié financièrement par le gouvernement jusqu’à ce que mort s’ensuive. Une stratégie d’asphyxie des médias déroulée par un pouvoir qui viole allègrement les lois du pays en refusant de payer la subvention votée par l’Assemblée nationale. »
En conclusion, Mamoudou Ibra Kane lance un appel vibrant pour la protection des libertés médiatiques : « Arrêtez de massacrer la vaillante presse de notre pays, svp !!! »
