Dakar, 20 nov (SL-INFO) – Membre fondateur de la Coalition « Diomaye Président », l’Union populaire (UP) de Serigne Modou Guèye sort de sa réserve pour alerter. Il parle « de dérive profonde au sein de la mouvance présidentielle ». Selon lui, la coalition est aujourd’hui « infestée » de personnes motivées non par les idéaux du projet politique porté par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, mais par des intérêts strictement personnels. Serigne Modou Guèye dit constater une perte de repères et une confusion qui seraient apparues depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême. « Ce qui se passe dans la Coalition Diomaye Président nous émeut au plus haut point. Il y a un désordre total », déplore-t-il. Avec d’autres signataires de la charte originelle, ils affirment ne plus reconnaître l’esprit fondateur de l’alliance, qu’ils avaient portée bien avant la victoire électorale.
“Une nuée de sauterelles”
A l’en croire, des hommes et des femmes « de tous bords », y compris ceux qui combattaient les idéaux de Sonko et Diomaye, se seraient récemment rués vers la coalition. « Aujourd’hui, on dirait une nuée de sauterelles. Ceux qui vouaient une haine atroce à Ousmane Sonko et à Diomaye nous envahissent », fustige-t-il. Serigne Modou Gueye estime que l’alliance compte désormais plus de 200 partis ou mouvements, un chiffre qu’il juge révélateur de l’arrivée massive d’acteurs sans poids politique réel mais avides de prestige, d’influence ou de privilèges supposés. Pour lui, cette inflation de structures et de profils sans cohérence idéologique constitue un danger. « La légèreté de leur conviction pourrait être fatale au chef de l’État et à la marche du pays », avertit-il. Il appelle ainsi à un véritable resserrement stratégique autour de personnes engagées, loyales et désintéressées, afin de préserver l’intégrité du projet présidentiel. Serigne Modou Guèye a invité Aminata Touré à agir avec « minutie » dans le choix de celles et ceux qui accompagnent la mouvance présidentielle :« Qu’on ne se trompe pas. L’urgence est de sélectionner, avec rigueur, les acteurs capables de servir le pays et non de se servir », martèle-t-il.
