Saint-Louis, 27 sept (SL-INFO) – L’affaire Madiambal Diagne dépasse le cadre d’un simple dossier judiciaire. Elle cristallise une inquiétude plus profonde : celle d’une justice sénégalaise perçue comme sélective, instrumentalisée, parfois plus soucieuse de punir que de servir le droit. Certes, nul n’est au-dessus des lois. Mais il faut le dire : l’insistance autour de ce cas frôle l’acharnement, et notre démocratie en souffre.

Des exemples qui posent question

Les derniers mois offrent une série de cas troublants :                                                     

Mansour Faye, maire d’une ville confrontée à d’importantes urgences, est resté plus de quatre mois en prison avant d’être libéré sous contrôle judiciaire. Aucun élément nouveau n’avait pourtant émergé depuis son arrestation.                                                  

Farba Ngom, malgré un état de santé jugé incompatible avec la détention, a été incarcéré.                          

Badara Gadiaga reste en prison, tandis qu’Amadou Bâ est promu ministre.                               

Abdou Nguer dépasse les six mois de détention préventive sans jugement.   

Bandiacky et d’autres responsables locaux subissent le même sort, dans une logique punitive qui paraît disproportionnée.

Ces incohérences alimentent l’idée d’une justice à deux vitesses.

Le cas Madiambal, un symbole

Journaliste reconnu, Madiambal Diagne a choisi d’internationaliser son affaire. Peut-on l’en blâmer ? Lorsque la confiance dans la justice nationale s’érode, chercher l’attention extérieure devient un réflexe. Mais imaginons qu’il revienne au Sénégal et soit menotté dès sa descente d’avion : quelle image donnerions-nous alors au monde ? Celle d’un État fort ou celle d’une démocratie fragilisée ?

Pour une justice impartiale

Le problème n’est pas que des procédures existent, mais qu’elles soient perçues comme sélectives et orientées. Une démocratie solide se mesure à sa capacité de garantir la même justice pour tous, sans calculs politiques ni règlements de comptes.

Que justice et raison prévalent. Car sans une justice impartiale, il n’y a ni paix sociale, ni confiance citoyenne, ni avenir démocratique.

Baba Aidara, Journaliste d’investigation

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