Dakar, 30 sept (SL-INFO) – Ces derniers jours, Macky Sall est sorti de sa retraite. Aux Etats Unis où il se trouve actuellement, l’ancien président du Sénégal multiplie les sorties médiatiques. Et dans ses prises de parole, il n’épargne pas le régime de son successeur. Hier lundi, par exemple, il a répliqué avec véhémence sur l’affaire de la dette dite cachée. Une situation sur laquelle le Professeur Moussa Diaw a posé son analyse.

«Alors que l’ancien président avait observé un temps de réserve et de recul sur la vie politique de son pays comme l’avaient fait ses prédécesseurs (L. S. Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade), aujourd’hui, il occupe l’actualité médiatique et politique. Pourquoi a-t-il changé d’avis pour devenir combatif contre le duo Diomaye-Sonko ?», ouvre-t-il son analyse.

Pour le politologue, trois raisons peuvent principalement être avancées. La première est que «malgré son silence, il n’a jamais tourné la page sur un éventuel retour aux affaires (la maladie du pouvoir rend durablement fou, surtout quand on est en exil) même s’il envisageait des fonctions au niveau international, en considérant les obstacles à cette opportunité».

Selon toujours le Pr. Moussa Diaw, la deuxième raison est à rechercher dans l’accélération de la reddition des comptes. Ce, après une pause relative, aboutissant à la convocation de ses anciens collaborateurs (anciens ministres des finances et du Budget).

«De plus, son propre fils, Alioune Sall, est cité dans une affaire d’opérations financières occultes et se trouve dans le viseur de la justice. Dès lors, Macky Sall pense qu’il ne pourra échapper à cette dynamique qui fait de lui le principal acteur de la mal gouvernance financière et surtout de ce qu’il est convenu d’appeler désormais « la dette cachée »», analyse le politologue.

Et la troisième raison reste, selon le Pr. Diaw, l’intervention médiatique du Pr. Diomaye qui confirme, tout comme son premier ministre, sa détermination à sanctionner tous ceux qui sont impliqués dans la situation financière et économique catastrophique du pays.

«Ce discours compromet tout espoir de recherche de solution négociée en faveur de la paix et de la stabilité. Souvent, c’est le cas en Afrique, l’obsession du consensus entraîne souvent la reproduction des mêmes erreurs quelque temps après», souligne le politologue.

Pour le Professeur Moussa Diaw, face à un avenir incertain et à la machine judiciaire, Macky Sall s’est lancé dans une bataille médiatique et politique, en profitant de la publication de son ouvrage.

Et donc, en procédant ainsi, «la guerre politique semble ouverte avec la majorité au pouvoir, notamment le tandem Diomaye-Sonko». Celui-ci va-t-il réagir afin de sceller définitivement son sort ou d’endiguer l’effet de cette opération pour ne pas être distrait par cette manœuvre politique ? «La balle est maintenant dans le cas de la majorité», dit-il.

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